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Fêtes des Pères: Et si on libérait les pères ?
Et si, cette année, on allait plus loin que la cravate ou la boîte de chocolats ? Derrière les « Bonne fête papa », il y a des hommes souvent silencieux, parfois perdus, toujours sous pression. Ce billet propose de redonner la parole aux pères, d’interroger les rôles imposés… et d’imaginer ensemble une parentalité plus libre, plus juste, plus humaine.
Réflexion sur la fête des pères, entre pressions invisibles et désirs profonds
Chaque année, à l’approche de la fête des pères, les étals se remplissent de mugs, de cravates, de gadgets de bricolage. Et si, cette fois, on offrait aux pères quelque chose de plus précieux qu’un objet ? Et si on leur offrait un espace pour respirer, se poser, se questionner ?
Un moment pour dire : Tu as le droit d’être père à ta manière. Tu as le droit d’avoir des doutes, des envies, des failles. Et surtout, tu as le droit de ne plus vouloir porter seul tout ce que la société attend de toi.
Parce que derrière les « Bonne fête papa ! » joyeux, il y a souvent des pressures silencieuses, des rôles imposés, des libertés contraintes. Et nous y participons tous, parfois sans même nous en rendre compte.

Quand a lieu la fête des pères en France ?
En France, la fête des pères est célébrée le troisième dimanche de juin, soit cette année, le dimanche 15 juin 2025. L’occasion de mettre en lumière ceux que l’on célèbre… mais aussi de réfléchir à la manière dont on les célèbre. Est-ce qu’un simple “merci” suffit ? Ou peut-on aller plus loin dans la reconnaissance, l’écoute, l’égalité parentale ?
Quelle est l’origine de la fête des pères ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fête des pères n’est pas une invention purement commerciale. Elle aurait d’abord été célébrée au début du XXe siècle aux États-Unis, en écho à la fête des mères. En France, elle devient officielle en 1952, sous l’impulsion… d’une marque de briquets. Oui, vraiment.
Mais si les origines sont teintées de marketing, cela n’empêche pas cette journée d’avoir du sens, surtout si l’on choisit de la réinventer avec conscience.
Quel est le rôle du père aujourd’hui ?
Le rôle du père a profondément évolué. Et pourtant, les attentes qui pèsent sur lui sont toujours chargées de stéréotypes. On attend de lui qu’il soit à la fois solide, présent, protecteur, discret… Et surtout : générateur de revenus. Car dans l’imaginaire collectif, le père reste encore, trop souvent, celui qui « ramène l’argent » plus qu’il ne change les couches.
Mais est-ce là vraiment ce que veulent les hommes ? Et qu’est-ce qui les empêche de vivre une paternité libre et incarnée ?
Le rôle du père selon la loi
D’un point de vue juridique, père et mère bénéficient de l’autorité parentale conjointe. Ils sont, théoriquement, égaux face à l’éducation, la santé, la scolarité de l’enfant.
Mais dans les faits, cette égalité est souvent biaisée : la mère reste l’interlocutrice principale des institutions, des écoles, des médecins. Comme si être mère allait de soi… et être père restait secondaire.

Les injonctions patriarcales
On parle beaucoup du patriarcat comme d’un système qui écrase les femmes. C’est vrai. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que ce système emprisonne aussi les hommes.
Il les pousse à se couper de leurs émotions, à prouver leur valeur par le travail, à sacrifier leur présence pour assurer la sécurité matérielle.
La virilité traditionnelle n’a jamais fait bon ménage avec la tendresse, l’écoute, ou le doute — trois éléments pourtant indispensables à une parentalité épanouie.
Comment l’éducation des garçons influence le rôle du père
Dès l’enfance, les petits garçons sont confrontés à des messages comme “Sois fort”, “Ne pleure pas”, “Tu dois protéger”. On leur apprend à taire leurs émotions, à se montrer forts même quand ils sont tristes, à ne surtout pas « faire la fille ».
Ce conditionnement ne disparaît pas comme par magie à la naissance de leur enfant. Il les suit. Et il freine l’expression d’un lien profond, intuitif et affectif qu’ils pourraient pourtant vivre pleinement… si on leur en laissait la possibilité.
Le papa d’aujourd’hui : vers une parentalité plus libre
Aujourd’hui, beaucoup d’hommes ont envie d’être des papas présents, attentifs, engagés. Ils ne veulent plus se contenter d’un rôle de soutien discret ou de remplaçant du dimanche. Ils veulent être là, vraiment là. Mais encore faut-il qu’on leur laisse cette place. Et ça, ça passe autant par le monde du travail que par la sphère intime.
Laissez-leur la place d’apprendre
Oui, ils feront différemment. Oui, ils oublieront le bonnet ou la compote. Mais c’est en pratiquant qu’on devient parent, pas en regardant faire.
Trop souvent, les mères prennent (ou gardent) toute la place, persuadées de « mieux savoir », de « mieux faire ». Mais en agissant ainsi, on entretient un cercle vicieux : on dépossède les pères de leur autonomie parentale, puis on leur reproche de ne pas en faire assez.
Et si on lâchait un peu la main ? Si on acceptait que leur manière soit simplement… une autre manière ?
Je l’ai vécu moi-même. Quand j’ai repris une formation, mes enfants avaient l’habitude de trouver leur petit-déjeuner prêt sur la table chaque matin. Leur père, lui, n’allait clairement pas se lever aux aurores pour leur préparer leurs tartines. Et il ne leur a pas laissé d’autre choix que de se débrouiller eux-mêmes.
Au début, ça m’a dérangée. C’étaient mes tibébés, je voulais qu’ils aient leur douceur du matin. Mais la réalité, c’est qu’ils étaient tout à fait capables, et qu’ils ont intégré cette nouvelle routine sans difficulté.
J’ai compris ce jour-là que mon besoin de contrôle pouvait aussi les empêcher, eux et leur père, de grandir ensemble autrement.
Les droits des papas et les freins du monde du travail
Comment peut-on parler d’égalité parentale quand le congé paternité reste encore si court, et que les papas sont mal vus s’ils demandent un temps partiel ou une sortie anticipée pour leur enfant ?
Le monde professionnel a encore du mal à intégrer cette idée simple : les hommes aussi ont une vie de famille.
Et souvent, ils s’auto-censurent, même quand la loi ou la convention collective leur donne des droits.
Je pense à mon conjoint. Il n’a pas pris de congé pour enfant malade, alors que sa convention collective le permettait. Il avait peur d’être mal vu, de renvoyer l’image d’un homme “moins investi” professionnellement.
Et quand je l’ai poussé à y réfléchir, il a fini par ne prendre qu’une demi-journée… le reste en télétravail, entre deux appels, entre deux tâches.
Comme si la santé de notre enfant passait après celle de l’entreprise.
Il y a dans beaucoup de milieux un contrat tacite de loyauté : le salarié (surtout masculin) se doit d’être disponible, fiable, prioritairement au service de son employeur.
Et tant que ce modèle restera valorisé, comment les pères pourront-ils pleinement habiter leur rôle sans se sentir coupables ?

Le lâcher-prise des mères
Là, c’est dur. Car lâcher prise, c’est aussi renoncer à une part de contrôle. Accepter que l’autre ne fasse pas comme nous. Qu’il oublie. Qu’il improvise. Qu’il apprenne.
Mais c’est aussi lui faire confiance, et lui permettre de créer sa propre relation avec l’enfant.
On entend souvent : “Il ne sait pas faire”, “Il ne prend pas d’initiative”. Mais comment le pourrait-il si, chaque fois qu’il essaie, il est repris, critiqué, corrigé ?
Tout comme ils lisent les notices pour monter un meuble ou regardent un tuto pour réparer un ordi, ils peuvent aussi chercher des solutions pour mieux comprendre leur enfant. Encore faut-il qu’on leur laisse cette possibilité.
Une place dans les institutions
Les institutions elles-mêmes ne leur facilitent pas la tâche. Combien de fois les écoles, les médecins, les centres de loisirs appellent « la maman » par défaut ?
Combien de fois les formulaires, les carnets de santé, les bulletins scolaires n’indiquent qu’un numéro à contacter : celui de la mère ?
Ce biais institutionnel ne fait que renforcer l’idée que le père est secondaire, ou qu’il n’est là qu’en cas d’absence de la mère. Il est temps de revendiquer leur juste place, et surtout de la normaliser.
Le papa solo : un défi et des clichés à dépasser
Être père au quotidien, ce n’est pas simple. Mais quand on est père et seul, cela devient un vrai défi.
Un défi émotionnel, logistique, social. Et pourtant, la société continue d’avoir un regard très contrasté sur les papas solos.
Le défi d’un parent binaire dans un monde materno-centré
Le monde reste très centré autour de la figure maternelle. À l’école, chez le pédiatre, dans les formulaires administratifs… la “maman” est la référence, le pilier attendu.
Un papa solo doit souvent prouver qu’il est capable, là où on considère qu’une mère solo va “de soi”. Il doit rassurer, justifier, expliquer… comme si sa simple présence ne suffisait pas.
La sanctification des pères solos (et la pression sur les mères)
Il y a aussi ce paradoxe : lorsqu’un père solo fait “comme une mère”, il est admiré, félicité, parfois presque sanctifié.
Mais une mère solo, elle, est jugée dès qu’elle montre un signe de fatigue, ou qu’elle prend un temps pour elle.
C’est une double injustice : les papas ne devraient pas avoir à mériter leur place, et les mamans ne devraient pas avoir à prouver leur droit au repos.
La charge mentale des pères : un poids silencieux
On parle beaucoup de la charge mentale des mères — à juste titre. Mais aujourd’hui, de plus en plus de pères portent eux aussi des inquiétudes, des responsabilités invisibles, et surtout un grand flou intérieur sur ce qu’ils doivent être.
Mon conjoint, par exemple, se pose mille questions sur nos enfants. Il s’inquiète. Il observe. Il veut bien faire.
Mais souvent, au lieu de chercher des réponses lui-même, il me renvoie cette charge :
“Tu crois qu’il faut l’emmener chez l’orthophoniste ?”,
“Tu penses que c’est normal qu’il ne mange pas bien ?”,
“Tu crois qu’on devrait en parler à la maîtresse ?”
Comme si j’avais automatiquement les réponses, comme si j’étais la gardienne naturelle de tout ce qui concerne les enfants. Alors que lui aussi, il ressent. Il devine. Il sait.
Mais il n’ose pas toujours affirmer son point de vue. Et surtout, il n’a pas d’espace pour en parler.
Aujourd’hui, les pères ne communiquent pas assez entre eux. Ils échangent, oui… mais souvent sur le ton de l’humour. Ils ne se permettent pas de parler de leurs peurs, leurs doutes, leur épuisement.
Je me souviens d’un papa de la classe de mon fils qui est venu me parler plusieurs fois. Il m’a confié ses difficultés à poser un cadre, ses peurs de mal faire, sa culpabilité de travailler trop.
Je crois qu’il l’a fait parce qu’il a senti que je l’écouterais sans le juger. Mais que ce moment de vulnérabilité, il ne pouvait pas le vivre avec d’autres pères.
Et pourtant… à quand des cercles de pères ?
Des espaces où ils pourraient simplement se dire : “Moi aussi je galère”, “Moi aussi je me sens dépassé parfois”, “Moi aussi j’aimerais mieux comprendre mon enfant sans avoir l’impression d’être à côté.”
Des lieux d’écoute, d’échange, sans pression de performance ou de virilité.
Et maintenant ? Pour une fête des pères plus consciente
Et si cette fête des pères devenait l’occasion… d’écouter vraiment les pères ?
Pas juste les féliciter ou leur offrir un cadeau. Mais leur poser une vraie question :
“Comment tu vis ton rôle de père, toi ? Qu’est-ce qui est facile ? Qu’est-ce qui est dur ? De quoi aurais-tu besoin ?”
On a tous, collectivement, un rôle à jouer. En tant que mères, compagnes, enfants, amis, collègues.
On peut ouvrir l’espace, laisser de la place, valoriser les fragilités, encourager l’expérimentation.
Parce qu’un père, ce n’est pas juste un pourvoyeur, un protecteur ou un joker de dernière minute.
C’est un être humain en construction, un cœur qui aime autrement, un pilier qui mérite, lui aussi, d’être soutenu.
💬 Et toi, quel père as-tu eu ?
💬 Quel père vois-tu grandir autour de toi ?
💬 Et si, cette année, on osait poser d’autres questions que “Tu veux quoi pour dimanche ?”
💬 Et si on poursuivait la discussion ensemble ?
Rejoins-moi sur le groupe Facebook “Une pause pour moi – entre ralentissement et liberté d’être” pour échanger autour de la parentalité, du couple et du bien-être intérieur.
🎙️ Pour prolonger cette réflexion, j’ai décidé d’ouvrir un nouvel espace dans mon podcast “Une pause pour exister” : une série d’entrevues avec des pères.
Des hommes qui partagent, sans fard, leurs doutes, leurs blessures, leurs transformations.
Des témoignages sincères, loin des clichés, pour ouvrir le débat, visibiliser leur parole, et continuer à déconstruire, ensemble, ce que signifie « être père » aujourd’hui.
💛 J’espère que ces voix vous toucheront autant qu’elles m’ont touchée.
À écouter très bientôt sur toutes les plateformes 🎧
✨ Et pour découvrir le talent et la créativité d’un papa solo qui s’exprime aussi à travers l’art, jette un œil au blog de mon frère :
👉 fredoaicustom.blogspot.com
Un univers unique, entre customisation, passion geek et amour paternel.

Amoureuse des instants simples, Valérie partage une autre manière de vivre : plus douce, plus consciente, plus libre.À travers son blog Une pause pour moi et son podcast Une pause pour exister, elle t’invite à ralentir, à respirer, et à retrouver l’essentiel au fil de ton propre rythme.Son mantra : « Prendre le temps, c’est prendre soin de soi.
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