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Perfectionnisme : le syndrome de la bonne élève

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Tu fais tout pour bien faire. Tu coches les cases. Tu anticipes, tu maîtrises, tu ne veux décevoir personne. Et pourtant… tu te sens vide, tendue, ou à bout.
Ce n’est pas de la faiblesse, c’est un signal. Peut-être que tu portes, comme moi, le syndrome de la bonne élève. Et il est temps d’en parler.

C’est quoi, le syndrome de la bonne élève ?

Le syndrome de la bonne élève, ce n’est pas seulement une manière d’être. C’est un système de survie intérieur, souvent mis en place très tôt, chez l’enfant qui comprend que pour être vu·e, il faut répondre aux attentes.

Mère afro-descendante soutenant son fils pendant les devoirs, regard attentif

Dans mon cas, ce besoin de « bien faire » ne vient pas de nulle part.

Je suis la fille d’un père martiniquais obsédé par les diplômes. Pour lui, ceux qui n’en ont pas sont des « couillons ». Il était absent la plupart du temps, mais quand il était là, c’était pour imposer son point de vue, souvent rigide et rabaissant. Il m’a appris les pensées limitantes : « le saxophone, c’est pour les garçons, toi tu devrais faire du piano », « tu ne peux pas devenir notaire c’est pour les fils de… ».

Ma mère, guadeloupéenne, attendait une obéissance totale. Elle ne faisait que pointer mes erreurs. Faire des compliments ? Non, tu risquerais de prendre la grosse tête.

J’avais l’impression d’être un living, un beau meuble fonctionnel, que l’on montre quand il faut, mais qu’on n’écoute jamais vraiment.

Aujourd’hui, je ne fais pas le procès de mes parents. Ils sont comme ils sont, avec leurs blessures non réglées, leur histoire. Mais j’ai appris à poser mes limites. Mon père ne comprend pas la distance qu’ont prise ses enfants. Pourtant, il n’a jamais été présent. Ma mère pense que je suis impolie, défectueuse, simplement parce que je ne suis plus sa gentille petite fille obéissante.

Paradoxalement, elle m’encense auprès de mes enfants. « Votre maman fait tout pour vous. » Ce double discours est typique. On en parle, de ce truc qui empêche nos mères antillaises de nous faire des compliments ? (lien vers article)

Ce contexte a nourri un perfectionnisme profond : ne jamais décevoir, toujours anticiper, tout faire bien. Pour être aimée. Pour être enfin vue.

Quels sont les ravages du syndrome de la bonne élève ?

Ce syndrome te pousse à réussir, mais il t’épuise. Tu vis avec :

  • une peur constante de l’échec qui peut s’avérer paralysante, tu préfères ne rien faire plutôt que t’y risquer.
  • une incapacité à te féliciter, ta réussite tu la remets en question. Qu’aurais-tu pu améliorer ? Voire tu penses que c’est de la chance. Coucou syndrome de l’imposteur.
  • une honte sourde à chaque imperfection. D’ailleurs tu ne vois que ça : tes défauts et tes manquements. Tu as l’impression de ne jamais être assez.
  • un besoin de validation extérieure permanent. Comme tu as l’impression de ne jamais en faire assez, tu as besoin qu’on te valide, même si cette personne n’a pas les compétences pour le faire.
  • une angoisse à l’idée de ne pas être utile ou efficace, donc tu t’épuises en en faisant toujours plus.

Ce perfectionnisme devient alors une prison intérieure. Tu t’y enfermes toi-même, pensant que c’est là que tu seras enfin aimée. Mais ce n’est jamais assez.

Quelles sont les caractéristiques du syndrome de la bonne élève ?

Quelles sont les caractéristiques du syndrome de la bonne élève ?

  • Elle (ou il) veut faire plaisir, toujours.
  • Elle s’excuse d’exister, de ne pas savoir, d’être imparfaite.
  • Elle prévoit tout, anticipe tout, pense pour les autres.
  • Elle ne se sent jamais légitime, même lorsqu’elle est compétente.
  • Elle s’oublie totalement au profit du « bien faire ».

C’est un profil qui paraît fort, fiable, rassurant, mais qui cache souvent une grande fragilité émotionnelle et une solitude intense.

S’il y a une chose pour laquelle je suis fière, c’est de ne jamais avoir vu mes enfants pleurer pour avoir eu une mauvaise note. J’aurais aimé qu’on me dise que mes notes, mon bulletin, ne me définissent pas. Que l’école est un lieu pour apprendre, développer sa curiosité. Que l’échec fait partie de l’apprentissage. Et je me rappelle du nombre de fois où mes parents se sont moqués de moi lorsqu’ils racontaient : « Valérie pleure car elle n’a pas eu de bonnes notes. » à la famille ou à leurs amis.

Aujourd’hui encore, je me juge très sévèrement. Mais chaque jour, j’apprends à être ma meilleure amie, à être plus tolérante envers moi-même.

Comment se libérer du syndrome de la bonne élève ?

Syndrome de la bonne élève:  Jeune femme noire en détresse émotionnelle, larmes sur le visage

Créer un espace protégé, une bulle à soi

Ce n’est pas toujours possible de changer son environnement, mais on peut créer une zone de sécurité intérieure. Ça peut être un dossier sur ton ordinateur, un carnet que personne ne lit, un créneau dans ta semaine où tu ne rends de compte à personne. Ce lieu, cet instant, t’appartient. Tu y fais ce que tu veux. Tu y es libre. Pas parfaite, pas performante : juste toi.

Apprendre à oser grâce à la méthode Kaizen

Oser ne veut pas dire tout renverser d’un coup. Le Kaizen, cette méthode japonaise d’amélioration continue, propose de faire un petit pas chaque jour. Un mini-défi par semaine. Un texte publié sans relire 10 fois. Une vidéo tournée sans lumière parfaite. Ces petits actes deviennent des victoires, puis des élans. C’est ainsi que l’on construit la confiance : par l’expérience directe.

Reconnaître les mécanismes de peur et de contrôle

Tu ressens une montée d’angoisse ? Tu veux tout maîtriser ? C’est ton ancien système qui s’active. Au lieu de lutter, respire profondément. Bouge ton corps, détourne ton attention (danse, va marcher, bois un verre d’eau). Tu n’es pas obligé·e d’écouter la peur. Tu peux la reconnaître, et choisir de ne pas lui obéir.

Se parler avec tendresse

Syndrome de la bonne élève: Maman afro-caribéenne accompagnant son enfant dans l’apprentissage

C’est l’antidote au discours intérieur cruel. Dès que tu te surprends à te critiquer, dis : « J’annule. J’efface. » Puis remplace la pensée par un mot doux, ou une preuve de ta force. Tu peux aussi prendre une feuille, faire deux colonnes :

  • Pensées limitantes : Je suis trop bête pour les études.
  • Réalités : J’ai obtenu mon bachelor en janvier.

Autre exemple : J’ai été traumatisée par les zéros en dictée, mon orthographe a toujours été catastrophiqueAujourd’hui, j’écris régulièrement sur mon blog Une pause pour moi.

Tu es la seule personne autorisée à redéfinir qui tu es.

Découvrir qui l’on est hors de la performance

Qui es-tu quand tu ne produis rien ? Quand tu ne rends service à personne ? C’est là que se cache ta vérité. Essaie de t’observer quand tu te reposes, quand tu crées sans but, quand tu rêves. Ce n’est pas de l’oisiveté. C’est un moment précieux ou tu te reconnecte à toi-même.

Hypnose, méditation guidée et affirmations pour retrouver sa légitimité

Il y a quelques années, je traversais une période d’angoisse constante. J’avais peur de tout faire mal. De ne pas être assez. Je m’occupais de mes trois enfants en bas âge, tous les trois avec seulement trois ans d’écart. C’était épuisant. Faire des séances d’hypnose m’a apporté un profond apaisement.

Aujourd’hui, je me félicite. Car j’ai assuré. J’ai été, et je suis, la maman que j’ai toujours voulu être : une alliée douce et bienveillante. Oui, je fais les gros yeux parfois, mais j’adore quand mes enfants me disent que les mots que je leur dis le plus, c’est « je t’aime ». J’aime ce que nous avons créé : notre foyer est notre safe place.

Je te propose donc :

  • Une hypnose audio spéciale « je me libère de la pression de bien faire » (lien)
  • Une méditation guidée : 10 minutes pour revenir à toi, même quand ça tangue (lien)
  • Des affirmations positives à répéter chaque matin :
    • Etre moi suffit.
    • J’ai le droit de me choisir.
    • J’ai confiance en ma valeur.
    • Je m’autorise à être ma priorité.
    • Je suis libre d’être moi.
    • Je suis une personne digne d’amour, de paix et de repos.

Tu es assez

Tu n’as rien à prouver. Tu n’as rien à mériter. Tu es déjà suffisante, même avec tes doutes, même avec tes limites. Tu peux te choisir sans te justifier.

Et si tu veux commencer chaque journée avec douceur et vérité, je t’invite à découvrir cet article sur le carnet du matin que j’ai créé pour t’aider à te retrouver.

Tu es assez. Tu es digne. Tu as le droit d’exister.