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Octobre Rose : Prendre soin de soi, c’est aussi se faire dépister

Jeune femme noire effectuant un auto-examen des seins dans le cadre de la prévention du cancer du sein.
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Il y a onze ans, ma mère entamait le combat le plus difficile de sa vie.
Un mot était tombé, brutal, lourd, presque irréel : cancer du sein, stade 3.
À ce moment-là, tout s’est arrêté. Le temps, les certitudes, le confort de croire que ces choses-là n’arrivent qu’aux autres.

Et pourtant, elle s’est accrochée. Pas avec colère, mais avec une dignité farouche, une douceur guerrière. Elle a traversé chaque étape — la chimiothérapie, la radiothérapie, les rendez-vous interminables, la fatigue, la peur, la chute des cheveux — avec un courage qui forçait l’admiration.

Je me souviens encore de son rire, même affaibli. De sa manière de dire « on continue » alors qu’elle avait tout pour s’effondrer.
C’est sans doute à ce moment-là que j’ai compris que prendre soin de soi, ce n’était pas seulement s’offrir un bain chaud ou une pause bien-être. C’est aussi se donner les moyens de vivre longtemps, de prévenir, de se faire dépister.

Octobre Rose : plus qu’une couleur, un mouvement de vie

Chaque année, le mois d’octobre se pare de rose. On le voit partout : rubans, vitrines, campagnes, événements.
Mais derrière cette couleur douce se cache une réalité forte et engagée : celle d’un mouvement né dans les années 90, porté par des femmes, des associations et des médecins, pour briser le silence autour du cancer du sein.

Aujourd’hui encore, le dépistage précoce reste le meilleur moyen de sauver des vies. Et pourtant, trop de femmes hésitent, reculent, oublient, par peur du résultat, manque de temps, ou parce qu’elles pensent ne pas être concernées.

Octobre Rose, c’est une piqûre de rappel bienveillante :
👉🏽 parler du dépistage,
👉🏽 rappeler que personne n’est à l’abri,
👉🏽 encourager les gestes simples qui sauvent.

Et surtout, se souvenir que la prévention, c’est aussi une forme d’amour envers soi-même.

Femme médecin afro descendant souriante tenant un stéthoscope, symbole de bienveillance et de santé féminine.

S’écouter, c’est déjà se soigner

Prendre soin de soi, c’est avant tout s’écouter.
Notre corps nous parle — mais souvent, on ne l’écoute qu’à moitié.
On repousse la douleur, on minimise les signaux, on se dit que ce n’est “rien”.

Pourtant, l’écoute du corps est un pilier de la santé féminine.
Observer, palper, ressentir : ces gestes simples peuvent tout changer.

L’auto-examen des seins, par exemple, est un acte d’attention à soi. Pas un examen clinique, juste un moment où l’on se reconnecte à son corps.
Un moment pour soi, sans peur, sans honte, sans tabou.

Tu peux le faire une fois par mois, idéalement après les règles.
Tu apprends à connaître ton corps, à repérer ce qui est normal pour toi — et donc, ce qui ne l’est pas.

C’est aussi une manière de reprendre le pouvoir sur son corps dans une société qui a longtemps appris aux femmes à l’ignorer.

Le dépistage : un acte d’amour envers soi

Le dépistage, c’est un mot qui fait peur.
On l’associe souvent à la maladie, à l’angoisse, à ce qu’on ne veut surtout pas savoir.
Mais si on le regardait autrement ?

Et si se faire dépister, c’était prendre rendez-vous avec soi-même ?
Un geste de prévention, pas de panique.
Un moyen de s’offrir la tranquillité d’esprit — ou d’agir à temps si quelque chose est détecté.

👉🏽 Entre 50 et 74 ans, le dépistage est gratuit tous les deux ans.
👉🏽 Avant cet âge, il peut être prescrit par ton médecin ou ta sage-femme en cas de risque ou d’antécédents familiaux.

Il existe aussi des centres régionaux de dépistage où tu peux poser toutes tes questions, sans jugement, avec écoute.

Se faire dépister, ce n’est pas un manque de confiance en la nature, c’est un acte de conscience.
C’est honorer sa vie, honorer celles qui se battent, et celles qui sont parties trop tôt.

Médecin souriant accueillant un patient pour une consultation de prévention et de dépistage du cancer du sein.

Entre médecine et dérives : rester lucide

Je repense à cette conversation récente avec ma mère.
Je lui ai proposé de regarder la série documentaire Netflix “Apple Cider Vinegar”, qui démonte les promesses farfelues de certains pseudo-thérapeutes et vendeurs de miracles.

Parce qu’elle aussi, à l’époque, en a entendu, des discours dangereux :

« Arrête la chimio, bois ce jus miracle. »
« Les médecins mentent, fais confiance à la nature. »

Mais depuis quand les humains sont-ils devenus si arrogants ?
Depuis quand des personnes qui ont eu 2 de moyenne en biologie pensent pouvoir vaincre le cancer avec des jus de légumes ?

Ma mère, elle, a écouté son corps et son médecin.
Elle a choisi la science, la médecine, la rigueur — tout en gardant sa foi et ses pratiques naturelles d’accompagnement (alimentation, méditation, visualisation).
Elle a compris que l’un n’exclut pas l’autre, mais que le naturel ne remplace jamais la médecine.

Il faut oser dire les choses : certaines influences “bien-être” deviennent dangereuses quand elles encouragent les malades à refuser les traitements.
La bienveillance n’a rien à voir avec l’aveuglement.
Et la nature, sans connaissance, peut devenir poison.

Prendre soin de soi toute l’année

Octobre Rose est un rappel, mais la prévention est un chemin de chaque jour.
S’aimer, c’est aussi s’entretenir, se nourrir, respirer, bouger avec conscience.

Quelques gestes simples pour soutenir ton bien-être féminin :

  • 🌸 Bouger chaque jour, même doucement : marche, danse, Qi Gong, étirements.
  • 🍎 Manger vivant, riche en fibres, légumes colorés, bonnes graisses.
  • 💧 S’hydrater, car le corps élimine mieux ce qui le perturbe.
  • 😴 Dormir vraiment, car la régénération hormonale se fait la nuit.
  • 🪞 Observer, sans peur ni jugement : ton cycle, ta peau, ton énergie.

Et si tu ressens un inconfort, une fatigue inhabituelle, un changement dans ton corps : ne reste pas seule.
Une consultation n’est pas un aveu de faiblesse, c’est une marque de respect envers soi.

Ensemble, plus fortes

Partout en France et dans les territoires d’outre-mer, Octobre Rose s’anime.
Des marches solidaires, des conférences, des expositions, des collectes de fonds, des dépistages gratuits sont organisés dans chaque région.

👉🏽 Ces événements sont là pour informer, soutenir, libérer la parole.
👉🏽 Ils permettent aussi de rencontrer des associations locales qui accompagnent les femmes pendant et après la maladie (comme la Ligue contre le Cancer, Ruban Rose, Europa Donna, etc.).

C’est une façon de transformer la peur en élan collectif.
De rappeler que derrière chaque ruban, il y a une histoire.
Et que la solidarité sauve aussi — pas seulement la science.

Et toi, quand t’es-tu offert ton prochain check-up ?

Prendre soin de soi, ce n’est pas fuir la réalité, c’est la regarder en face avec douceur.
C’est comprendre que notre corps est un allié, pas un ennemi.
Qu’il mérite autant d’amour dans la prévention que dans la guérison.

Ma mère est aujourd’hui là, vivante, rieuse, un peu fatiguée parfois, mais fière.
Et moi, je regarde chaque mois d’octobre comme un rappel :
un rappel que la vie ne tient qu’à un fil, mais qu’on peut tisser ce fil en rose — avec courage, soin et amour.

Alors, toi qui lis ces lignes, si tu devais t’offrir un cadeau ce mois-ci, fais-en un essentiel :
📅 prends rendez-vous pour ton dépistage. Le mien c’est le 20.
Et si tu as peur, parles-en. Laisse moi un commentaire. Partage cet article. Va marcher pour Octobre Rose.
Fais-le pour toi, pour celles que tu aimes, pour celles qu’on a perdues.

💗 Parce que prendre soin de soi, c’est aussi se donner la chance de vivre longtemps.

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