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On prend de moins en moins le temps de fêter la vie. Emporté·e·s dans le tourbillon du quotidien, on oublie de célébrer les moments vraiment importants. La fin d’année scolaire en fait partie.

À l’école, on parle trop souvent de ce que l’enfant “n’a pas fait”, “n’a pas compris”, ou “ne fait pas assez”. Combien de fois a-t-on entendu lors des conseils de classe ces phrases dures comme “il ne travaille pas” ? Pourtant, l’école n’est pas une succursale du monde du travail. Les enfants ne sont pas des salariés. Ils sont obligés d’y aller, doivent demander pour aller aux toilettes, respecter un cadre rigide, parfois anxiogène. Et malgré tout, ils avancent.

C’est pour cela que je crois profondément qu’il faut sacraliser la fin d’année, quelle que soit l’issue. Parce qu’un enfant qui termine son année scolaire a déjà réussi. Il a tenu, appris, grandi. Et cela mérite d’être célébré, sans attendre que ce soit l’institution scolaire qui le fasse à notre place.

Pourquoi marquer la fin d’année scolaire est important

Célébrer les efforts plus que les résultats

Chaque enfant apprend à son rythme. Certains ont surmonté des peurs, appris à faire confiance, à parler en public, à s’organiser, à oser. Ces progrès ne sont pas toujours visibles dans un bulletin.

Et surtout, rappelons que le statut de l’enfant, c’est justement d’être celui qui apprend. Il est élève, il reçoit un enseignement. Il n’est pas censé tout savoir, ni exceller partout. J’ai en mémoire les copines de mes filles stressées par un concours d’orthographe ou punies pour une mauvaise note. On devrait plutôt leur rappeler que l’apprentissage peut être fun, stimulant, passionnant. Que c’est le plaisir de découvrir qui nourrit l’envie d’apprendre.

Aider l’enfant à ancrer ses apprentissages

C’est aussi une manière de lui permettre de prendre conscience de son évolution. Cela donne du sens à l’année et l’aide à se projeter avec confiance vers la suite.

Les mots qui font grandir : comment féliciter avec justesse

Mettre l’accent sur les qualités intérieures

Plutôt que des compliments génériques (« tu es la meilleure »), on peut dire :

• « Je suis fier·e de toi, tu n’as pas abandonné, même quand c’était difficile. »
• « J’ai vu comme tu t’es amélioré·e pour t’organiser le matin. »

Exemples de phrases d’encouragement

• « Tu as vraiment progressé en autonomie. »
• « Tu as appris à demander de l’aide au bon moment. »
• « Tu as fait preuve de patience avec tes camarades. »
• « Tu t’es dépassé·e cette année. »
• « Tu as développé ton sens de l’humour, ton empathie, ta créativité. »

Valoriser le chemin parcouru, pas seulement l’arrivée

Cela apprend à l’enfant que l’effort, la régularité, la créativité ont autant de valeur que les résultats.

5 idées douces pour valoriser son enfant en fin d’année

1. Une carte ou lettre de félicitations

Un mot manuscrit, sincère, qui dit ce que tu as observé, ce qui t’a touché, ce qui te rend fier·e.

2. Le diplôme de l’année à télécharger

Je vous propose un diplôme imprimable à compléter : cochez les cases qui correspondent à votre enfant :

• Généreux·se
• Esprit d’équipe
• Persévérant·e
• Champion·ne de lecture
• Fan d’histoire
• Roi·reine de la géo
• Sportif·ve endurant·e
• Créatif·ve passionné·e

3. La boîte des victoires

Au moment de trier les affaires de l’année, invite ton enfant à choisir ce qu’il souhaite garder : un dessin, une fiche dont il est fier, une carte, un mot. Glissez-les dans une jolie boîte souvenir.

4. Un moment festif : pique-nique ou repas choisi

Pas besoin de gros budget. Prépare un pique-nique avec ses plats préférés, allez jouer au frisbee, faire des jeux de balle. L’idée, c’est de marquer le coup en créant un souvenir positif.

5. Une feuille-souvenir à compléter

Propose-lui de remplir ma fiche souvenir à télécharger avec :

• Mes meilleurs souvenirs
• Mon jeu préféré
• Ce que j’ai adoré apprendre
• Mes meilleurs potes
• Le truc le plus drôle de l’année
• Mes envies pour l’an prochain

Ne pas oublier les enfants en difficulté

Célébrer la résilience, la patience, le courage

S’il y a des enfants qui redoublent d’efforts, ce sont bien ceux en difficulté : enfants DYS, enfants qui vivent des situations personnelles complexes, qui encaissent des chocs émotionnels sans l’avoir choisi. Leur année est parfois un parcours du combattant. Alors si ton enfant a traversé cela, célèbre sa persévérance, surtout s’il y a eu des moments de grands découragements.

Leur dire qu’ils ont leur place, quoi qu’il arrive

C’est le moment de rappeler que l’école ne valorise pas toutes les formes d’intelligence. Et ce n’est pas parce qu’on n’est pas à l’aise en français ou en math qu’on est moins capable. Il y a une place pour chacun dans ce monde, et les talents sont multiples.

Et les parents dans tout ça ?

S’autoriser à se féliciter aussi

La société nous en demande toujours plus dans un monde parfois anxiogène. Alors c’est le moment de faire une pause, de reconnaître qu’on a fait de notre mieux, qu’on a été là. Et pourquoi pas lever son verre avec un mocktail savoureux, ou déguster une pâtisserie (maison… ou pas !).

Un rituel partagé : écrire à soi et à l’enfant

Tu peux écrire une lettre à ton enfant. Et une à toi-même. Ce que tu retiens, ce que tu veux garder. Ce que tu veux laisser partir.

Cultiver la fierté d’être, pas juste de faire

La fin d’année est une invitation : ralentir, regarder le chemin parcouru, dire merci, féliciter avec le cœur. Ce n’est pas une compétition de notes.

C’est le début de leur histoire de vie : ils apprennent à nouer des relations, à s’adapter, à se dépasser, à surmonter l’échec, à persévérer… Des outils qu’ils affûteront tout au long de leur scolarité.