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Arrêter de se jouer de mauvais films dans la tête : 5 clés pour apaiser son mental

Je vais te faire une confidence : je suis une experte en mauvais films mentaux.
Tu sais, ces scénarios catastrophes qu’on se repasse en boucle dans la tête, souvent sans même s’en rendre compte.
Je pourrais presque en faire une trilogie : « Et si tout tournait mal ? », « Il va forcément se passer un truc », et mon préféré… « Et si j’avais tout raté sans m’en rendre compte ? » 🎞️
Chez moi, le film démarre toujours dans les mêmes situations :
quand je dois conduire longtemps sur l’autoroute, quand il arrive quelque chose à mes enfants, quand la rentrée scolaire approche ou quand je dois participer à un nouvel événement professionnel.
Bref, à chaque fois que la vie me pousse un peu hors de ma zone de confort, mon cerveau lance le générique dramatique.
Et la nuit… ah, la nuit.
Si je rate ma case “endormissement”, c’est ma case “drama queen” qui s’allume. 🌙
Mon cerveau devient alors un véritable studio de production, avec bande-son anxieuse, scénario catastrophe et effets spéciaux réalistes.
Je dis souvent “j’annule, j’efface, j’annule, j’efface”, comme si j’avais un petit bouton magique pour stopper le film. Mais la vérité, c’est que parfois, il est déjà en plein tournage avant même que je m’en aperçoive.
Alors j’ai appris, avec le temps, à apaiser le mental qui s’emballe, à appuyer sur pause avant que le film ne dégénère en drame hollywoodien.
Et aujourd’hui, j’aimerais partager avec toi ces quelques clés qui m’aident à reprendre le contrôle du scénario. Pour que nos nuits redeviennent des nuits, et nos pensées, des alliées.
Reconnaître quand le mental part en projection (et pourquoi)
🌀 Le moment où tu “mets le film en route”
Souvent, ça commence innocemment. Une incertitude, un changement, une situation un peu stressante — et voilà que le mental enclenche la bande-annonce dramatique :
- « Et si je me perds sur l’autoroute, que je tombe en panne, que je suis en retard ? »
- « Et si mes enfants vivent quelque chose de grave pendant que je ne suis pas là ? »
- « La rentrée… je vais mal gérer, je vais échouer, je vais décevoir. »
- « Un nouveau projet pro, je ne suis pas à la hauteur… »
Ces pensées “préparatoires” ne sont pas toujours nocives en elles-mêmes. Le cerveau, après tout, essaie d’anticiper pour nous protéger. Mais le bascule en mode “film catastrophe” — dès qu’on se bloque dans un scénario unique — est ce qu’il faut repérer.
Une fois que l’on a repéré ce déclencheur (autoroute, enfant, soir d’insomnie…), on a déjà un levier : reconnaître « c’est le film mental qui démarrera si je ne fais rien ».
Ce que les sciences nous disent du “voyage mental”
Rumination et pensée répétitive
La rumination (penser de façon répétée, intrusive, souvent négative) est un mécanisme psychologique qui peut entretenir l’anxiété, la tristesse ou l’insomnie.
En focalisant constamment sur les causes, les scénarios ou les conséquences négatives, on épuise son énergie mentale sans jamais “avancer”.
Dans la littérature, les ruminations sont souvent décrites comme un processus transdiagnostique, c’est-à-dire qu’elles participent à l’apparition ou à l’entretien de multiples troubles (anxiété, dépression, troubles du sommeil…)
Mind-wandering / errance mentale
Une autre notion proche : le “mind wandering” — c’est quand l’esprit vagabonde, s’éloigne de ce que l’on fait pour se concentrer sur des pensées internes (souvent hors sujet).
- Le cerveau “débranche” partiellement de l’environnement extérieur pour laisser courir les pensées intérieures.
- Pendant les moments de tâche peu engageante (comme conduire longtemps, marcher sans but, attendre), l’esprit est particulièrement enclin à dériver.
- Le réseau cérébral appelé default mode network (DMN) est fortement impliqué dans ces pensées spontanées, notamment lorsqu’on ne focalise pas sur une tâche extérieure.
Ainsi, ton cerveau “créatif” la nuit, capable de monter des scénarios, est aussi le fruit d’un système neuronal bien réel. Ce n’est pas “juste” de l’imagination : le cerveau active des circuits.
Quand ça devient “problématique”
Ce n’est pas parce qu’on a des pensées intrusives ou des projections que c’est pathologique — mais quand elles deviennent envahissantes, qu’on ne peut plus les “éteindre”, qu’elles interrogent le sommeil, la concentration, le moral — là, on passe dans un territoire plus risqué.
- La rumination chronique peut prolonger et exacerber les états négatifs (colère, tristesse) plutôt que les soulager.
- Elle interfère avec la résolution de problèmes concrets, car on tourne en boucle sans sortir du labyrinthe mental.
- Sur le plan physiologique, cette “cognition persévérative” est liée à une activation prolongée du stress (cortisol, tension) — c’est-à-dire que la “simple pensée” peut avoir un impact sur le corps.

Comment savoir que tu es “dans le film” ?
Voici quelques signes concrets qui montrent que ton mental est déjà passé en mode projection dramatique :
- Tu te réveilles la nuit avec le cœur qui bat, mentalement “allumé”.
- Tu te surprends à “rejouer” la journée ou à anticiper des catastrophes.
- Tu trouves que tu “n’arrives pas à arrêter” les pensées, comme si elles prenaient le contrôle.
- Tu sens une tension dans le corps (sommeil agité, nœud dans le ventre, muscles contractés).
- Le lendemain, tu es épuisée mentalement ou émotionnellement.
C’est cette bascule qu’on veut attraper, dès le démarrage du script, pour empêcher le film de s’emballer.
Revenir à la réalité du moment présent
Quand le mental s’emballe, le corps devient notre ancre.
C’est la seule “porte de sortie” que le cerveau ne peut pas inventer, car elle est réelle.
Pendant longtemps, je ne comprenais pas pourquoi on me disait : “respire, reviens à toi”. Je me disais : “Mais je suis déjà là !”
Sauf que non.
J’étais dans ma tête, dans mes images, dans mes “et si”. Pas dans le présent.
Le corps, ce GPS intérieur qu’on oublie d’écouter
Quand le stress ou la peur montent, notre système nerveux sympathique s’active :
- le rythme cardiaque augmente,
- la respiration se fait plus courte,
- les muscles se tendent.
C’est une réaction naturelle de survie, héritée de nos ancêtres.
Sauf qu’aujourd’hui, on ne fuit plus les tigres. Nos tigres, ce sont nos mails, nos peurs, nos anticipations. Et notre cerveau, incapable de faire la différence entre une menace réelle et imaginaire, déclenche la même alerte rouge.
Des études ont montré que les pensées anxieuses activent les mêmes zones cérébrales que les menaces physiques.
Autrement dit : ton cerveau croit vraiment que tu es en danger, même si tu es juste dans ton lit à 2h du matin. 🧠💥
Revenir à la réalité : les outils qui reconnectent
1. La respiration consciente
Simple, mais redoutablement efficace.
Respirer lentement et profondément agit sur le nerf vague, ce grand régulateur du système nerveux. Il envoie un signal de sécurité au cerveau : “Tout va bien, tu peux relâcher.”
Les neurosciences ont montré que 6 respirations par minute suffisent à rééquilibrer le rythme cardiaque et calmer l’amygdale, la zone du cerveau liée à la peur.
(Réf. : Lehrer, P.M., Frontiers in Psychology, 2013)
💡 Essaie : la respiration carrée (4-4-4-4). Inspire 4 secondes, retiens 4, expire 4, retiens 4. Trois cycles suffisent souvent à casser la boucle mentale.
2. L’ancrage sensoriel
Quand ton mental part en voyage, reviens à tes sens.
Ce qu’on appelle en pleine conscience “le scan sensoriel”.
🌿 Exercice express :
- 5 choses que tu vois
- 4 choses que tu peux toucher
- 3 choses que tu entends
- 2 choses que tu sens
- 1 chose que tu goûtes
Ce retour à la réalité “sensorielle” coupe net le flux de pensées parasites.
Les chercheurs parlent d’un effet de redirection attentionnelle : le cerveau délaisse le réseau du vagabondage mental pour activer celui de la conscience perceptive.
3. Le mouvement doux
Quand les pensées tournent, bouger doucement aide à les “décoincer”.
Pas besoin de sport intensif : une marche lente, du Qi Gong, quelques étirements ou un peu de danse suffisent.
Le mouvement réactive la proprioception (le sens de la position du corps) et aide à revenir ici, maintenant.
🧘🏽♀️ Et si tu veux un rituel tout simple :
pose ta main sur ton cœur, sens son rythme, et dis-toi mentalement :
“Je suis ici, je suis vivante, tout va bien.”
C’est tout bête, mais c’est une micro-pause réparatrice.

Pourquoi ça marche
Le “retour au corps” n’est pas juste symbolique — il repose sur une base neurophysiologique solide.
Quand tu respires, ressens, ou bouges lentement :
- tu désactives ton système nerveux sympathique (celui du stress),
- tu actives le parasympathique (celui du calme et de la digestion),
- et tu diminues la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress.
Certaines études de l’Université de Harvard ont même montré qu’une simple pratique de pleine conscience quotidienne réduit le volume de l’amygdale (la zone de la peur) en seulement 8 semaines.
👉🏽 En bref : le corps est notre anti-film intérieur.
Il n’essaie pas de comprendre, de juger ou de prédire. Il vit.
Et vivre, c’est déjà la plus belle manière d’interrompre un mauvais scénario.
Remettre en question le scénario
Il y a un moment que j’aime bien, quand je me rends compte que je suis en train de me raconter une histoire.
C’est souvent après vingt bonnes minutes de monologue intérieur dramatique.
Je me surprends alors à dire :
“Attends, pause. Et si j’étais juste en train d’imaginer tout ça ?”
C’est un petit miracle, ce moment-là. Parce qu’il marque le début du recul, celui où tu redeviens spectatrice de ton film, et non plus son actrice principale.
Le cerveau, ce scénariste de fiction
Des chercheurs en neurosciences ont montré que notre cerveau ne fait pas bien la différence entre l’imaginaire et le réel.
Quand tu penses à une situation stressante, ton système nerveux réagit comme si elle se produisait vraiment.
🧠
L’amygdale (centre de la peur) s’active, le cortisol monte, les muscles se tendent.
Tout ça, juste parce que tu as eu une pensée.
(Réf. : LeDoux, J.E., Annual Review of Neuroscience, 2000)
Autrement dit, notre cerveau adore raconter des histoires, et il y croit dur comme fer.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on peut lui apprendre à douter de ses propres scénarios.
Identifier les “biais du drame”
La psychologie cognitive appelle ça des distorsions cognitives : des manières automatiques, souvent exagérées, d’interpréter la réalité.
En voici quelques-unes, très présentes dans nos mauvais films intérieurs :
- La dramatisation : imaginer le pire scénario possible (“Et si je fais un accident ? Et si tout s’effondre ?”).
- La lecture de pensée : croire savoir ce que les autres pensent (“Ils vont me juger.”).
- La prophétie auto-réalisatrice : tellement anticiper le pire qu’on finit par le provoquer (“Je vais être nulle, donc je me crispe, donc je suis moins à l’aise.”).
- Le filtre négatif : ne retenir que ce qui va mal, ignorer le reste.
Ces biais ne sont pas des “défauts” : ce sont des automatismes du cerveau, forgés pour détecter le danger.
Mais à l’ère des réseaux et des vies ultra-rapides, ils tournent parfois à plein régime… pour rien.
La méthode du “Fact-checking mental”
Quand tu sens le scénario s’emballer, essaye ce petit rituel de discernement :
- Est-ce un fait ou une peur ?
→ “Je vais rater cette présentation” n’est pas un fait. “Je me sens stressée à l’idée de la présentation”, oui. - Quelles preuves ai-je ?
→ Mon cerveau dramatise-t-il, ou ai-je des éléments concrets ? - Que dirais-je à une amie dans la même situation ?
→ Tu verrais tout de suite que son film n’est pas la réalité. Fais-toi le même cadeau. - Et si le meilleur arrivait ?
→ Le cerveau adore compléter les scénarios. Alors, glisse-lui une fin alternative : “Et si ça se passait bien, en fait ?”
🪄 C’est une forme d’auto-réécriture cognitive, proche de ce qu’on appelle la restructuration cognitive en thérapie comportementale (TCC).
Elle a prouvé son efficacité dans la réduction de l’anxiété et des ruminations.
Le pouvoir du “peut-être”
L’un des mots les plus libérateurs que j’ai appris, c’est “peut-être”.
Il remet de la nuance là où mon mental voulait du drame.
“Peut-être que ça n’ira pas… mais peut-être que si.”
“Peut-être qu’il ne m’aime pas… ou peut-être qu’il est juste fatigué.”
“Peut-être que ce projet me dépasse… ou peut-être qu’il va m’apprendre quelque chose.”
Ce “peut-être” apaise le système nerveux, parce qu’il ouvre des possibles.
Et un cerveau qui voit plusieurs chemins… se calme.
L’écriture comme miroir
Quand les pensées tournent trop fort, j’écris.
Pas pour faire joli, mais pour vider.
Je prends une feuille et je note tout ce que mon mental raconte, sans censure.
Puis je relis à voix haute.
Et là, souvent, je souris : “Ah oui, quand même, c’était pas un petit film…”
L’écriture crée une distance cognitive.
Ce que tu écris devient objet, extérieur à toi — donc moins puissant.
C’est d’ailleurs une technique utilisée dans les approches de thérapie narrative ou de journaling thérapeutique.
👉🏽 Le but, ce n’est pas de censurer les pensées, mais de redevenir réalisatrice.
Tu peux continuer à imaginer, rêver, anticiper — mais depuis un espace plus lucide, plus doux, plus “présent”.
Apaiser le corps pour apaiser le mental
Je l’ai longtemps pris à l’envers.
Quand mon mental s’emballait, je cherchais à “penser plus fort” pour l’arrêter.
Résultat : encore plus de tension.
J’ai mis du temps à comprendre que le bouton pause, c’était mon corps.
Quand le mental s’agite, le corps encaisse
Le stress psychologique n’est pas qu’une histoire de tête : il traverse tout l’organisme.
Chaque pensée dramatique déclenche une micro-réaction physiologique :
- le cortisol grimpe,
- le rythme cardiaque s’accélère,
- les muscles se contractent,
- la digestion ralentit.
C’est ce qu’on appelle la réponse de stress décrite par Hans Selye dès 1936 : un mécanisme de survie utile à court terme, mais délétère quand il devient chronique.
Des études récentes (McEwen, Nature Reviews Neuroscience, 2007) montrent qu’un stress répété altère la mémoire, le sommeil et la régulation émotionnelle.
Autrement dit : ton corps vit tes films mentaux comme de vraies scènes d’action.
Ralentir le corps pour apaiser l’esprit
1. La respiration, un outil de réinitialisation
Quand tu respires profondément, tu stimules ton nerf vague, ce fil invisible qui relie cerveau, cœur, poumons et intestins.
Il agit comme un frein : il signale à ton système nerveux que le danger est passé.
Une étude de l’Université de Stanford (Huberman, 2021) a montré qu’un simple soupir physiologique — double inspiration par le nez, lente expiration par la bouche — réduit l’anxiété en quelques minutes.
💡 À essayer avant de dormir :
Inspire deux fois doucement (la deuxième plus courte), expire longuement.
Fais-le trois fois, puis laisse le corps s’alourdir.
2. Le mouvement conscient
Quand le mental tourne, le mouvement libère.
Le Qi Gong, le yoga doux ou même une simple marche lente activent la proprioception (le sens de la position du corps) et réduisent l’activité du réseau par défaut — celui qui fabrique les pensées vagabondes.
Des chercheurs ont observé que la marche consciente améliore l’humeur et la régulation émotionnelle (Gotink et al., Mindfulness, 2016).
🌿 Mini-rituel : marche sans but pendant 10 minutes.
Observe tes pas, ton souffle, la lumière.
Répète mentalement : “Je suis ici. Rien ne presse.”
3. Le sommeil, ce réparateur oublié
Tu l’as dit toi-même : quand tu rates ta case “endormissement”, c’est ta case “drama queen” qui prend le relais.
Et pour cause : le manque de sommeil accentue l’activité de l’amygdale (centre des émotions) et réduit celle du cortex préfrontal (le raisonneur).
Résultat : les pensées prennent le pouvoir.
Matthew Walker, chercheur en neurosciences du sommeil (Why We Sleep, 2017), montre qu’une seule nuit courte augmente de 60 % la réactivité émotionnelle.
💤 Petit geste du soir :
– Lumière tamisée 1 h avant le coucher
– Aucune info ou écran stressant
– Tisane de camomille, valériane ou mélisse
– Quelques respirations avant de fermer les yeux
4. Le toucher et la douceur
Les gestes simples — se masser les mains, poser une bouillotte, caresser un animal — stimulent la libération d’ocytocine, l’hormone du lien et de la détente.
Des recherches en psychologie positive (Keltner & Dacher, Emotion, 2014) montrent qu’un contact doux réduit instantanément la pression artérielle et l’anxiété.
💗 Quand ton mental te malmène, traite-toi comme tu consolerais un enfant : doucement, sans mots, juste avec présence.
Le cercle vertueux du calme
Plus ton corps se détend, plus ton cerveau reçoit le message : “Le danger est passé.”
Et plus ton cerveau se calme, plus ton corps relâche à son tour.
C’est un cercle de régulation naturelle que tu peux réactiver à tout moment — sans médicament, sans performance.
“Quand le corps s’apaise, l’esprit retrouve la clarté.”

Changer la bande-son intérieure
Il y a des jours où je me surprends à être ma pire ennemie.
Pas parce que je le veux, mais parce que ma petite voix intérieure adore faire des critiques gratuites.
Elle commente tout : “T’aurais pu mieux faire.”, “Regarde, les autres y arrivent.”, “Tu stresses encore pour rien.”
Et parfois, elle met même la musique dramatique de fond. 🎻
Longtemps, j’ai cru qu’il fallait la faire taire.
Mais en réalité, cette voix cherche à me protéger — maladroitement.
Alors j’ai choisi de changer sa mélodie, pas de la faire taire.
Le cerveau apprend à se parler autrement
La science le confirme : nos pensées façonnent nos circuits neuronaux.
Chaque fois que tu rumines une idée, tu renforces le réseau cérébral associé.
Mais chaque fois que tu choisis une pensée plus douce, tu crées une nouvelle connexion.
C’est le principe de la neuroplasticité, confirmé par des travaux majeurs (Draganski et al., Nature, 2004) : le cerveau se reconfigure selon nos expériences… et nos discours intérieurs.
Autrement dit, ton mental n’est pas ton ennemi : c’est une créature d’habitude.
Et tu peux lui apprendre à raconter un film plus lumineux.
Créer ton “mantra de réassurance”
Un mantra, ce n’est pas une formule magique : c’est une phrase-ancrage que ton cerveau finit par reconnaître comme un repère de sécurité.
Quand la peur monte, la répéter te ramène à une zone stable.
💬 Quelques exemples :
- “Je choisis la paix, pas la peur.”
- “Je suis en sécurité ici et maintenant.”
- “Je fais de mon mieux, et c’est déjà bien.”
- “Je ne crois pas tout ce que mon mental raconte.”
Selon une étude menée à l’Université de Pennsylvanie (Psychological Science, 2016), la simple répétition d’une affirmation bienveillante réduit l’activité du cortex cingulaire antérieur, la zone liée à la rumination et à l’autocritique.
L’auto-compassion, cette force douce
L’auto-compassion n’a rien d’un concept “gnangnan”.
Kristin Neff, psychologue et chercheuse, l’a démontré : les personnes capables de se parler avec bienveillance montrent moins d’anxiété, plus de résilience et une meilleure santé mentale (Self-Compassion: The Proven Power of Being Kind to Yourself, 2011).
🕯️ Pratique-la comme un rituel :
quand tu sens la spirale du film repartir, pose ta main sur ton cœur et dis-toi intérieurement :
“C’est dur en ce moment, mais je m’accompagne avec douceur.”
Ce simple geste active le nerf vague et déclenche une cascade de détente hormonale (libération d’ocytocine et baisse du cortisol).
Le pouvoir de la réécriture mentale
On ne peut pas empêcher son cerveau de raconter des histoires.
Mais on peut changer la fin du scénario.
👉🏽 Si ton mental t’envoie “Je vais échouer”, répond : “Je vais apprendre quelque chose.”
👉🏽 Si la voix dit “Je ne suis pas capable”, répond : “Je deviens capable.”
👉🏽 Si elle murmure “Et si tout tournait mal ?”, ajoute : “Et si tout allait bien, pour une fois ?”
Ce n’est pas du déni.
C’est une reprogrammation douce qui invite ton cerveau à voir le réel dans toutes ses nuances — pas seulement à travers le prisme de la peur.
Changer la bande-son intérieure, c’est comme accorder un instrument :
au début, ça grince un peu, puis tout devient plus juste.
Et quand ton mental rejoue sa musique dramatique, rappelle-lui que tu es la cheffe d’orchestre. 🪶
Redevenir la réalisatrice de son film intérieur
Arrêter de se jouer de mauvais films dans la tête, ce n’est pas un objectif parfait à atteindre.
C’est un apprentissage, un chemin fait d’aller-retours, de rechutes et de petits déclics lumineux.
Il m’arrive encore, certaines nuits, de sentir le scénario repartir.
Mais aujourd’hui, au lieu de lutter, je respire.
Je me rappelle que ce ne sont que des pensées — pas la réalité.
Et surtout, que je peux choisir le ton, la lumière, la musique.
Tu vois, apaiser le mental, ce n’est pas éteindre le projecteur.
C’est apprendre à changer le film, à choisir celui qui te fait du bien.
À faire de ta tête un cinéma d’amour, pas de peur.
Alors la prochaine fois que ton cerveau lance une production dramatique, installe-toi confortablement, souris, et dis-lui :
“Merci pour le spectacle… mais aujourd’hui, je choisis la version douce.” 💗
Pour aller plus loin
🎭 Si tu te reconnais dans cette peur de mal faire ou d’échouer, découvre aussi :
👉🏽 Atychiphobie : comment vaincre la peur de l’échec avec douceur et confiance
💤 Et si ton mental est souvent fatigué ou ton corps épuisé par le surmenage mental, lis aussi :
👉🏽 8 causes possibles de la fatigue persistante
Et toi ?
Est-ce que toi aussi ton mental adore se raconter des histoires ?
Qu’est-ce qui t’aide à “appuyer sur pause” quand le film devient trop bruyant ?
Dis-le-moi en commentaire 🌸
Et si cet article t’a parlé, n’hésite pas à le liker, le partager, ou à soutenir mon travail sur Ko-fi.
🎬 FAQ — Arrêter de se jouer de mauvais films dans la tête
🎭 Pourquoi est-ce que je me rejoue sans cesse des scénarios catastrophes ?
Ton cerveau cherche à te protéger en anticipant le pire. Le problème, c’est quand il confond préparation et catastrophisme. Reviens à ton corps : respiration, ancrage sensoriel, mouvement doux. 👉🏽 Lis aussi : Atychiphobie : vaincre la peur de l’échec.
🌙 Que faire quand ça m’arrive la nuit et que je n’arrive plus à dormir ?
Teste le trio express : 💨 soupir physiologique (double inspiration + longue expiration), 👣 ancrage sensoriel 5-4-3-2-1, 💗 phrase apaisante : “Je suis en sécurité maintenant.” Et si la fatigue devient chronique, lis : 8 causes possibles de la fatigue persistante.
🧘🏽♀️ Une technique rapide pour “appuyer sur pause” ?
Respiration carrée 4-4-4-4 : inspire 4 s, retiens 4 s, expire 4 s, retiens 4 s (3 cycles). Puis pose ta main sur ton cœur et répète : “Je choisis la paix, pas la peur.”
🧠 Comment différencier “me préparer” et “catastropher” ?
Se préparer : concret, limité, orienté solutions. Catastropher : hypothèses infinies, charge émotionnelle, aucun passage à l’action. Si tu n’arrives pas à conclure par une action simple en 5 min, tu es déjà dans le film dramatique 🎞️.
💬 Quand faut-il envisager d’être accompagnée ?
Si les ruminations t’empêchent de dormir, de te concentrer ou pèsent sur ton moral, un accompagnement (TCC, pleine conscience, sophrologie) peut t’aider à retrouver des repères stables.

Amoureuse des instants simples, Valérie partage une autre manière de vivre : plus douce, plus consciente, plus libre.À travers son blog Une pause pour moi et son podcast Une pause pour exister, elle t’invite à ralentir, à respirer, et à retrouver l’essentiel au fil de ton propre rythme.Son mantra : « Prendre le temps, c’est prendre soin de soi.
4 réponses à “Arrêter de se jouer de mauvais films dans la tête : 5 clés pour apaiser son mental”
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Merci Valérie pour ce bel article
Personnellement à mon égo je lui ai dit il y a qq années « tais toi « (je vais pas écrire la vraie version ici ) et je lui redis aussi souvent qu’il réapparaît . Cela m’aide beaucoup . -
merci pour ton article. la prochaine fois que je serais en rumination je tester tes astuce.
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Merci pour cet article apaisant et tellement juste
Tu décris à merveille ces “mauvais films” qu’on se repasse sans fin, et tes 5 clés sont simples, concrètes et pleines de bienveillance.
J’ai particulièrement aimé le lien entre le corps et le mental: se détendre physiquement pour apaiser son esprit, c’est une approche si vraie et pourtant souvent oubliée. -
Excellent article qui donne pleins de conseils pratiques pour apaiser notre mental . A relire et en faire un remède habituel .

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