Adultère : et si tromper était une manière de se sauver ?

Couple s’enlaçant après avoir traversé un adultère.
Reading Time: 9 minutes

Ah je sais, mon titre ne va pas plaire à tout le monde, mais le piment c’est la vie.
Non, plus sérieusement, je pense que l’on a tellement été matrixé par le modèle de couple judéo-chrétien – “cocher la case : un homme et une femme qui se disent oui pour la vie” – et hollywoodien -“pour le meilleur et pour le pire” – qu’on oublie de se poser des questions fondamentales sur qui on est, quelle histoire on a envie de raconter, comment et avec qui.

Et là vous me direz que ce n’est pas une raison pour gnagnagna loyauté.
Guys, ce blog s’appelle Une pause pour moi et vous invite donc à profondément prendre soin de VOUS, pas de l’image que vous donnez aux autres, pas du couple idéal qu’on vous a vendu, mais de vos besoins réels, de vos émotions, de ce qui respire encore sous les couches d’obligations sociales.

Parce que oui, on vit dans une société qui va mal, et qui nous rend malades à force de nous dire comment aimer, comment rester, comment “tenir bon” même quand tout en nous crie qu’on s’éteint.

Cet article m’a été inspiré suite à une story que j’ai vue sur Instagram, de @thelifeofsleigg (à retrouver dans ses stories à la une Body & Soul Conversation), où il livrait un témoignage sur “les choses que l’on peut faire lorsque l’on est en couple… pour détruire quelque chose de solide”.
La déception qu’il a ressentie, de s’être fait prendre, d’avoir agi ainsi, et d’avoir blessé quelqu’un qui ne le méritait pas.
Pourtant, cet épisode de vie lui a permis d’en apprendre plus sur lui — sans que cela le définisse.

Et c’est exactement là que naît ma réflexion :
Et si tromper, ce n’était pas toujours trahir, mais parfois tenter — maladroitement — de se retrouver ?

Pourquoi ressentons-nous ce besoin ?

Il y a ce moment étrange où l’on se surprend à respirer plus fort, à sourire à un message, à ressentir de nouveau quelque chose qu’on croyait éteint depuis longtemps. Ce n’est pas forcément l’autre qui nous attire. C’est ce que l’on ressent à travers lui : un frisson, une légèreté, une version de nous qu’on n’avait pas vue depuis des années.

On ne parle pas assez de cette fatigue de soi qui s’installe dans le couple. Pas la fatigue de l’autre — celle du quotidien, des disputes ou de la routine — mais celle de ne plus se reconnaître. On se perd dans le rôle du parent, du partenaire, de la personne “stable”. Et un jour, on se rend compte qu’on ne sait plus vraiment ce qui nous fait vibrer.

Ce besoin, ce n’est pas toujours du désir. C’est souvent de l’air. Un besoin de respirer, de se rappeler qu’on existe en dehors du “nous”.
Certains diront que c’est de l’égoïsme. Moi, je crois que c’est de la survie émotionnelle.

La thérapeute Esther Perel en parle magnifiquement : « L’infidélité n’est pas toujours une recherche d’un autre, mais une recherche de soi. » Et c’est ça qui dérange. Parce que ça veut dire que parfois, ce n’est pas le couple qu’on fuit — c’est la version de nous qu’on y est devenue.

Il y a ceux qui cherchent une échappatoire, et ceux qui cherchent à revivre. Ceux qui veulent ressentir ce vertige qu’on ressent quand tout est encore possible, avant les rendez-vous médicaux, les lessives, les compromis.
Ce moment où l’amour n’était pas encore une équation logistique, mais une pulsation.

Alors oui, parfois, tromper, ce n’est pas “aller voir ailleurs”.
C’est essayer de se retrouver ici, dans un espace où l’on ne s’entendait plus respirer.

Femme pensive réfléchissant à son couple et aux conséquences d’un adultère.

L’infidélité comme symptôme, pas comme solution

Tromper, ce n’est pas toujours vouloir partir. C’est parfois ne plus savoir comment rester.
C’est cette tension silencieuse, ce trop-plein qu’on ne dit plus, cette phrase qu’on avale pour ne pas déclencher encore une dispute inutile. Alors on s’enferme dans le quotidien, on met le pilote automatique, et un jour… quelque chose en nous bascule. Pas forcément par calcul, mais par épuisement émotionnel.

L’infidélité, c’est souvent un symptôme, pas une fin. Le signe qu’il y a quelque chose qui s’étiole, une connexion qui ne circule plus.
Et pourtant, la plupart du temps, on traite le symptôme comme une maladie honteuse au lieu de s’intéresser à la cause.
On juge, on condamne, on efface, au lieu de se demander “qu’est-ce qui a cessé de nourrir le lien ?”

Les thérapeutes de couple parlent de dissonance cognitive : ce moment où nos actes ne collent plus à notre image de nous-mêmes. On se disait fidèle, solide, loyal. Et soudain, on ne l’est plus. Alors la culpabilité s’invite, collante, violente, parfois plus douloureuse encore que la trahison elle-même.

Mais si on regarde de plus près, ce geste maladroit raconte souvent une tentative désespérée : celle de se sentir vivant.
Pas vivant “contre” l’autre, mais vivant “en soi”.
C’est la quête de celui ou celle qui se regarde dans le miroir et ne se reconnaît plus.

Et pourtant, il faut le dire : tromper ne guérit rien.
Ça soulage un instant, comme une bouffée d’oxygène volée dans une pièce sans fenêtre. Mais une fois l’air respiré, il faut bien revenir et affronter ce qu’on a fui.

Peut-être que c’est là la vraie question : pas “pourquoi tu as trompé ?”, mais “de quoi essayais-tu de te protéger ?”
De la solitude à deux ? Du vide ? De toi-même ?

Parce que oui, parfois, le vrai naufrage, ce n’est pas d’avoir trompé quelqu’un.
C’est de ne plus avoir su se dire la vérité.

Homme méditant sur sa vie amoureuse après un adultère.

Trahir ses convictions ou grandir ?

Il y a ce moment après la faute. Celui où tout se tait.
Le cœur bat trop vite, la tête tourne, et on se dit : “qu’est-ce que j’ai fait ?”
Ce n’est pas toujours du regret, parfois juste une forme de vertige. Une prise de conscience brutale que quelque chose vient de basculer, pas seulement dans le couple, mais à l’intérieur de soi.

On se croyait solide, fidèle, au-dessus de tout ça.
Et soudain, on se retrouve de l’autre côté, dans cette zone floue où les mots comme “valeurs”, “promesses” et “moralité” perdent leur clarté.
On a trahi, oui. Mais qu’a-t-on trahi exactement ? L’autre ? Ou l’image idéale qu’on avait de nous-même ?

Je repense souvent à ces moments de faiblesse du quotidien : quand je promets d’arrêter le sucre et que je finis le paquet de bonbons. Ce n’est pas comparable, bien sûr, mais le mécanisme est le même.
On sait ce qu’on devrait faire. On le fait quand même. Parce qu’à cet instant précis, l’envie de se remplir, de ressentir, est plus forte que la règle.

Ce n’est pas glorieux, c’est humain.
Et l’humain, parfois, a besoin de tomber pour comprendre ce qui lui manquait vraiment.

Alors oui, on peut juger la faute, la trahison, la douleur qu’elle cause.
Mais on peut aussi y voir un miroir, un endroit où la conscience s’éveille.
Parce que grandir, ce n’est pas devenir parfait, c’est apprendre à se voir en entier, avec ses ombres, ses élans et ses contradictions.

Les psychologues parlent de croissance post-traumatique : cette idée qu’une crise, même douloureuse, peut nous faire évoluer plus profondément qu’une période paisible.
Parfois, tromper, c’est le moment où l’on comprend enfin ce que l’on veut, ou ce que l’on ne supporte plus.
Pas dans la gloire, mais dans la lucidité.

Et si le but, au fond, ce n’était pas d’éviter la faute à tout prix, mais de comprendre ce qu’elle révèle ?
Pas pour se dédouaner, mais pour en faire quelque chose.
Pour transformer la culpabilité en clarté.
Et la chute, en apprentissage.

Adultère: Se sauver autrement

Il y a toujours un moment où tout aurait pu basculer autrement.
Un mot dit un peu plus tôt. Une main tendue au lieu d’un silence.
Un courage simple : celui de dire “je ne vais pas bien”.

C’est souvent ce qui manque avant la rupture ou la trahison : la parole vraie.
Pas celle qu’on sert pour éviter les vagues, mais celle qui tremble, qui déborde, celle qu’on dit parce qu’on n’en peut plus de faire semblant.
On oublie à quel point parler avant de fuir peut déjà être un acte de sauvetage.

Se sauver autrement, c’est oser s’arrêter avant le chaos.
C’est prendre le risque de dire ce qui ne va pas, même si ça dérange, même si ça met le couple face à des questions qu’on n’a pas envie d’affronter.
C’est accepter de regarder la réalité sans fard : parfois, on ne s’aime plus de la même manière.
Et ce n’est pas un échec, c’est la vie.

Il existe d’autres voies que la fuite, d’autres portes de sortie que le mensonge.
Une thérapie, une pause, une conversation, une distance choisie.
Parfois, simplement s’accorder un espace à soi, quelques jours pour respirer, repenser son rythme, réentendre sa voix intérieure, peut suffire à apaiser ce qui brûlait.

Parce que se sauver, ce n’est pas partir.
Ce n’est pas trahir.
C’est oser rester fidèle à soi-même sans écraser l’autre.
C’est retrouver la nuance entre liberté et loyauté, entre ce que je ressens et ce que je choisis d’en faire.

On peut aimer profondément quelqu’un et sentir qu’on s’éloigne.
On peut avoir envie d’ailleurs sans avoir besoin d’y aller.
On peut choisir la vérité, même quand elle fait mal, plutôt que le mensonge confortable.

Alors oui, avant de céder, il y a toujours une autre voix.
Plus silencieuse, plus mature, moins spectaculaire.
Celle qui dit : “je ne veux pas te faire du mal, ni me perdre en te restant fidèle.
Je veux juste comprendre où j’en suis, avant de tout casser.”

C’est ça aussi, prendre une pause pour soi.
Pas fuir.
Respirer, pour mieux se retrouver.

Dispute de couple après la révélation d’un adultère.

Infidélité: Redéfinir nos modèles et nos promesses

On nous a appris à promettre trop tôt, trop fort, trop longtemps.
Des “pour la vie”, des “jamais” et des “toujours” lancés comme des sorts, qu’on répète sans vraiment mesurer ce qu’ils impliquent.
Et quand la vie fait ce qu’elle fait le mieux: changer, on préfère détourner le regard.
Faire comme si. Se dire que ça passera.
Mais souvent, ça ne passe pas.
Ça s’accumule, ça s’épaissit, ça devient ce silence qui pèse dans la pièce, cette tendresse qui s’étiole, ce désir qu’on n’ose plus nommer.

Alors on tient bon, on s’accroche au modèle.
On se raconte que c’est ça, être adulte : supporter, patienter, rester “raisonnable”.
Mais la vérité, c’est que beaucoup de couples se consument à force de ne plus se dire la vérité.
Et c’est là que tout dérape.

Il est temps de repenser nos promesses.
Pas pour s’en affranchir, mais pour les choisir en conscience.
Ne plus jurer des absolus qu’on sait intenables, mais s’engager à dire la vérité, à écouter, à se remettre en question.
Pas faire l’autruche, pas enfiler le costume du couple parfait.
On est grands, on peut se parler.
On peut reconnaître quand quelque chose s’éteint, sans chercher un coupable.

Parce que oui, soyons honnêtes : si on parlait davantage, si on se disait les choses avant que le fossé se creuse, un échange d’adultes et non des conditions non négociables façon Tatiana dans le monde (si vous avez la ref 🫣).

Et si la fidélité, ce n’était pas “ne jamais désirer ailleurs”, mais ne pas mentir sur ce qu’on vit ?
Et si aimer, c’était simplement rester lucide, oser être vrai, même quand c’est inconfortable ?

Il n’y a pas un modèle unique.
Certains choisissent la monogamie, d’autres le couple libre, d’autres encore l’indépendance radicale.
Ce qui compte, c’est la cohérence.
La conscience.
La liberté intérieure.

On n’a pas besoin d’un modèle imposé.
On a besoin d’un amour sincère, dans lequel on respire à deux.
Un amour qui ne promet pas la perfection, mais la présence.

Couple distant après un adultère, chacun enfermé dans son silence.

Se choisir sans trahir

Cet article n’est pas une ode à l’infidélité.
C’est une invitation à la conscience, à la lucidité, à la responsabilité émotionnelle.
À comprendre avant de juger, à se regarder avec tendresse même quand on déraille.

Parce qu’au fond, l’histoire d’amour la plus importante, la plus exigeante, la plus belle aussi, ce n’est pas celle qu’on vit avec quelqu’un d’autre.
C’est celle qu’on vit avec soi-même.

C’est la seule qui durera vraiment “pour la vie”.
Celle du pour le meilleur et pour le pire, sans vœux échangés, sans bague ni témoin.
Celle qui nous demande d’apprendre à nous écouter, à nous pardonner, à nous reconstruire, encore et encore.

Alors oui, parfois on se trompe, on blesse, on trébuche.
Mais tant qu’on continue à chercher la vérité, la nôtre, on avance.
Et c’est peut-être ça, le véritable engagement :
ne plus se trahir soi-même, même quand le monde entier attend de nous qu’on joue un rôle.

Parce qu’à la fin, la seule promesse qui compte vraiment, c’est celle qu’on tient envers soi.

❤️ À lire aussi :
👉 Amour-propre : comment s’aimer soi-même
🌿 Slow Life : et si on apprenait à respirer ensemble ?

💬 N’hésite pas à commenter, liker et partager si cet article t’a parlé.
Tes mots nourrissent ce lieu d’échanges et m’encouragent à continuer à écrire — pour toi, pour nous.

💬 FAQ — Adultère, quête de soi et amour conscient

💔 Pourquoi trompe-t-on, même quand on aime ?

L’adultère n’est pas toujours une fuite de l’autre, mais parfois une tentative de se retrouver soi-même. Ce n’est pas le manque d’amour qui pousse à tromper, mais souvent le manque d’air, d’écoute ou de sens. Une manière – maladroite – de dire “je me suis perdue”.

🕊️ Peut-on se remettre d’une infidélité ?

Oui, mais pas en effaçant ce qui s’est passé. Il faut comprendre, nommer, écouter ce que cet écart révèle. Certains couples en sortent plus conscients, d’autres choisissent la séparation. Dans tous les cas, c’est un moment de vérité, pas seulement de rupture.

🔥 Comment éviter que la routine tue le désir ?

Le désir s’étouffe dans le non-dit. Il se nourrit de curiosité, de regard, d’humour, de mouvement. Parler, rire, respirer ensemble. Le couple se construit dans la vitalité, pas dans la perfection.

🌙 Et si mes sentiments changent ?

On ne choisit pas toujours ce qu’on ressent, mais on choisit ce qu’on en fait. Plutôt que de fuir ou de mentir, on peut parler, faire une pause, réévaluer. L’amour adulte, c’est celui qui ose la clarté plutôt que la façade.

✨ Aimer, c’est d’abord apprendre à se choisir. Se mentir, c’est déjà se perdre. 🌹

💗 Octobre Rose Prends soin de toi… et pense à ton dépistage. 🩺

3 réponses à “Adultère : et si tromper était une manière de se sauver ?”

  1. Avatar de Loïc PLISSON
    Loïc PLISSON

    Merci pour cet article courageux et nuancé.
    Il rappelle que derrière le geste il y a souvent une tentative, parfois maladroite, parfois désespérée, de se préserver.
    J’aime l’idée d’explorer le terrain relationnel : histoire personnelle, blessures, attentes tacites, et ce qui, dans le quotidien, ne “s’accorde” plus. Plutôt que juger, ralentir, mettre des mots, recréer du cadre et du rythme dans la relation, et, si besoin, se faire accompagner, peuvent transformer la crise en passage.
    On ne “répare” pas un couple avec des recettes ; on ré-ouvre la conversation et on redécouvre ce qui fait lien. On le fait évoluer

    Encore merci d’oser la complexité : c’est souvent là que renaît la liberté d’agir autrement.

  2. Avatar de Miren
    Miren

    Cet article est une sacrée invitation à creuser plus profond. J’ai aimé la façon dont tu oses questionner l’idée qu’une tromperie « ne serait peut‑être pas qu’une erreur mais un signal » : ça dérange, mais ça fait du bien d’être bousculée. Merci pour cette exploration honnête, sans tabou : un vrai encouragement à se regarder, se demander, et choisir ce qu’on veut vraiment vivre.

  3. Avatar de Gaëlle Dobignard
    Gaëlle Dobignard

    Hey !! Chouette article, très profond et plein de sens.
    J’aime beaucoup ton approche très juste.
    Je partage ton ressenti quand au modèle et au rôle que l’on doit jouer dans nos société…. et qui nous consume à petit feu.
    On ne nous apprend pas à communiquer, mais à nous taire… à faire semblant, comme tu le soulignes si bien…
    Vraiment merci pour cet article qui met en lumière les déviances de notre société. Et par là même… les nôtres.

Laisser un commentaire